Bienvenue dans cette petite présentation des bases du japonais.
Nous allons voir ensemble comment se prononce le japonais (par chance, la prononciation ne pose pas beaucoup de problème aux français), comment sont organisées les phrases (nous verrons que l’ordre est très différents de l’ordre des phrases françaises), des notions de politesse et l’écriture.
1. Présentation générale
Nous allons commencer par une présentation des règles de grammaire, de la conjugaison et du vocabulaire de base.
1.1 La prononciation
1.1.1 Prononciation du japonais
Contrairement à la prononciation du chinois, la prononciation du japonais ne pose pas de problème pour les francophones.
- Il faut bien penser à aspirer les h et distinguer les voyelles longues des voyelles brèves. Par exemple, 病院びょういん, hôpital se prononce « byouin » tandis que 美容院びよういん se prononce « biyouin ».
- Chi est prononcé « tchi ».
- U est prononcé un peu comme « eu » (« ou » est un peu fort)
1.1.2 Prononciation des mots et alphabets étrangers en japonais
Les japonais prononcent les alphabets étrangers à leur façon. Sur cette page vous pourrez retrouver la prononciation des différents alphabets étrangers en katakana.
Le « u » court en anglais se prononce « a » en japonais :
- Up => アップ (appuru)
- Cup => カップ (kappu)
- Cut => カット (katto)
Dans cette vidéo, un « étranger » (en fait le rappeur malaisien Namewee) va découvrir quelques mots anglais prononcés par des japonais (Makudonarudo : MacDonalds, Dizunilando : Disneyland, Suttabakusa : Starbucks…) guidé dans la ville de Tokyo par l’actrice japonaise Meu Ninomiya :
Retrouvez des exemples de prononciation des mots étrangers sur la page consacré à ce thème.
1.2 L’intonation
Contrairement à la prononciation, l’intonation est plus compliquée. Elle permet de différencier deux homonymes. Par exemple, avec hana ga akai :
1.3 Le rythme
Ne pas respecter le rythme risque de rendre incompréhensible un texte pourtant correct.
- Il ne faut pas prolonger inutilement les syllabes. Par exemple, il ne pas faire un « yo » trop long dans yoyaku (réservation), dans ryokou (voyage) ou dans josei (femme)
- Il faut faire des pauses dans la lecture après les particules, jamais avant.
Exception : avec les expressions avec to (…to iiu, …to itteimasu…), on peut faire une pause avant le « to » (tout ce qui se trouve avant le « to » est comme mis entre parenthèse)
Dans cet exemple, il faut s’arrêter après le « ni » :
Nihon ni [pause] ikimashita, ce qui est équivalent à
« Je suis allée [pause] au Japon »
1.4 L’organisation des phrases
► Les japonais éludent certains mots (en particulier les sujets).
Exemple :
日本にほ語ご が 好すき です。
Nihongo ga suki desu.
Aime le japonais.
→ En l’absence du contexte (si on rejoint la conversation à ce moment-là par exemple), on ne sait pas QUI aime le japonais car la phrase n’a pas de sujet.
► L’ordre des mots est pratiquement l’inverse de celui du français.
Exemple :
日本にほん の カメラ。
(日本 : Japon, の : du, カメラ : appareil photo)
Nihon no kamera.
Un appareil photo japonais.
► Le japonais est une langue dite « agglutinante« , c’est à dire que les différentes formes vont s’ajouter à la fin des mots.
Exemple : atsui : il fait chaud, atsukatta : il faisait chaud : atsukunakatta : il ne faisait pas chaud…
1.5 Les noms
► Il n’y a ni genre masculin / féminin), ni nombre (singulier / On ), ni article, c’est pourquoi le japonais peut être difficilement compréhensible en dehors du contexte.
Par exemple : くるま (kuruma) signifie à la fois une voiture, des voitures, c’est une voiture, ce sont des voitures…
On peut cependant parfois préciser un pluriel. Par exemple, soeur(s) se dit いもうと (imouto). Pour indiquer qu’on a plusieurs sœurs : いもうとたち (imoutotachi).
1.6 Les verbes
► Le verbe se place généralement à la fin de la phrase.
Exemple :
りんご を 食たべる
Ringo wo taberu
Manger une pomme
S’écrit en fait : pomme [particule de COD] manger.
りんご : pomme, 食たべる : manger.
► Il n’existe que deux temps (accompli et non-accompli)
Exemple : 食たべます(tabemasu) signifie « je mange », « tu manges », « elles mangeront »… et 食たべました (tabemashita) « j’ai mangé », « ils mangeaient », « vous aviez mangé » …
► Les verbes ne se conjuguent pas en fonction du sujet mais varient en fonction de la voix, du mode… utilisés.
Exemple : 食たべる(taberu) : manger, 食たべない( tabenai) : ne pas manger, 食たべられる(taberareru) : pouvoir manger, etc…
1.7 Les particules
► La fonction d’un mot (COD, COI, complément de lieu…) est indiquée par une particule qui le précède.
Exemple :
スーパー で 買かい物もの を します。
Sûpâ de kaimono wo shimasu.
Je fais des courses au supermarché.
で : [de, particule du lieu de l’action], を : [wo, particule de COD].
スーパー : sûpâ, supermarché, 買かい物もの : kaimono, courses, します : shimasu, je fais.
1.8 Le rendaku (連濁れんだく)
Littéralement « voisement successif », le rendaku consiste, quand on colle 2 mots pour faire un mot composé, à modifier la 1ère consonne du 2ème mot.
Quand le 2ème mot commence par une consonne telle que k, t, h ou s, elle devient respectivement g, d, b/p et z : Ori (plier) + Kami (papier) => Origami (papier plié). Ce phénomène plutôt fréquent semble apparaitre de façon aléatoire et comprend de nombreuses exceptions.
D’autres exemples de rendaku :
- Me (目め, œil) + Kusuri (薬くすり, médicament ) => Megusuri (目薬めぐすり, collyre)
- Te (手て, main) et Kami (紙かみ, papier) => Tegami (手紙てがみ, lettre)
- Koto (言こと, parole), et ha (葉は, feuille d’arbre) => Kotoba ( 言葉ことば, mot, langage)
- Kawa (川かわ, rivière) + kishi (岸きし, bord) => Kawagisi (河岸かわぎし, berge d’une rivière)
- Hito (人ひと, personne)+ hito (人ひと, personne) => Hitobito (人々ひとびと, gens)
- Hon (本ほん, livre) + hako (箱はこ, boite) => Honbako (本箱ほんばこ, bibliothèque)
2. La politesse (敬語けいご, keigo)
Le sens de l’honneur et le respect sont très importants pour les japonais. Ils respectent particulièrement les personnes d’un niveau hiérarchique plus élevé (plus âgées, d’un niveau scolaire ou professionnel plus élevé, ayant plus d’expérience, professeurs, supérieurs…). Cet aspect social se retrouve dans la langue qui distingue différents niveaux de politesse : neutre, polie, très polie.
La forme neutre est utilisée entre amis et la forme polie avec des personnes que l’on ne connait pas. La forme très polie est utilisée par exemple par les vendeurs pour parler aux clients.
► Il existe un certain nombre de suffixes de politesse dont voici quelques exemples :
- さん (san) pour Monsieur ou Madame. Exemple : 田中さん, Monsieur Tanaka.
- 先せん生せい (sensei) pour un professeur, un médecin ou quelqu’un faisant autorité dans une matière (artiste…)
- さま (sama) pour maître, il est systématiquement utilisé dans les courriers (à part les cas particulier comme « sensei » dans le cas d’un professeur etc)
- etc…
► La politesse domine tous les aspects de la vie au Japon. Un(e) japonais(e) dira rarement ce qu’il / elle pense vraiment, particulièrement si ses pensées peuvent blesser son interlocuteur. Ce concept est appelé Tatemae. C’est pour cela qu’un(e) japonais(e) qui veut dire non ne répondra pas directement. Il / elle essayera de faire comprendre qu’il / elle n’est pas d’accord ou qu’il / elle ne peut pas par des moyens détournés. Par exemple, pour décliner une invitation, il / elle pourra dire :
ちょっと よてい が。。。
Chotto (mot d’atténuation) yotei (planning) ga…
Je suis déjà pris (j’ai déjà un planning en version très atténuée).
Parfois, un(e) japonais(e) qui ne veut pas faire quelque chose dira qu’il / elle ne comprend pas ou dira simplement « ちょっと。。。 » (chotto…). C’est un peu déroutant car on a l’impression que ちょっと marque une hésitation et laisse la possibilité d’une réponse positive mais ça n’est pas du tout le cas.
► Les femmes utilisent en générale plus souvent le langage poli.
Il existe 3 formes de politesse en japonais :
2.1 La politesse 尊敬語(そんけいご, sonkeigo) : le mode du respect
Il consiste à élever l’interlocuteur.
Pour l’employer :
A/ Ajout de reru / rareu.
Exemple :
もう 帰かえります か。 → もう 帰かえられます か。
Mou kaerimasu ka. → Mou kaeraremasu ka.
B/ Emploi des prefixes honoriqfiques お / ご ou de la forme お / ご ~ する ou お / ご ~ いたす (o / go ~ suru ou o / go ~ itasu)
Exemple 1 :
もう 帰かえります か。 → もう お帰かえりになります か。
Mou kaerimasu ka. → Mou okaerininarimasu ka.
Exemple 2 :
元 げん気き ですか 。
Genki desu ka.
Comment vas-tu ? (neutre)
お元げん気き ですか。
Ogenki desu ka
Comment allez-vous ? (poli)
Exemple 3 :
御結婚ご けっこん おめでとう ございます!
Gokekkon omedetou gozaimasu !
Félicitations pour votre mariage !
C/ Remplacement de certains mots
Exemple :
食たべる (taberu) devient 召めし上あがる (meshiageru), les deux mots voulant dire « manger » mais le deuxième étant la version honorifique.
する (suru, faire) devient なさる (nasaru, faire en forme honorifique).
Retrouvez quelques verbes et leurs équivalents en langage poli sur Wikipedia.
2.2 La politesse 謙譲語 (けんじょうご, kenjougo) : le mode de la modestie, de l’humilité
Il consiste à s’abaisser face à la personne à respecter.
A/ Emploi de la la forme お / ご ~ する ou お / ご ~ いたす (o / go ~ suru ou o / go ~ itasu)
Exemple :
ストロー を つけます か。 → ストロー を おつけいたしますか。
Sutorô wo tsukemasu ka. → Sutorô wo otsukeitashimasu ka.
B/ Remplacement de certains mots
Exemples :
食たべる → いただく
Taberu → Itadaku
見みる → 拝見はいけん する (quand on regarde une œuvre de son interlocuteur à respecter : ses peintures, son exposition…
Miru → Haiken suru
読よむ → 拝読はいどく する (quand on lit un écrit de l’interlocuteur à respecter)
Yomu → Haidoku suru
行いきます → 伺うかがいます (aller)
Ikimasu → Ukagaimasu
きます → 参まいります (venir)
Kimasu → Mairimasu
Retrouvez quelques verbes et leurs équivalents en langage poli sur Wikipedia.
2.3 La politesse 丁寧語 (ていねいご, teineigo) : le langage poli
C’est le mode de politesse neutre. On l’utilise pour parler avec des collègues ou une personne qu’on ne connait pas.
Il est utilisé avec la politesse de respect 尊敬語(そんけいご, sonkeigo) ou avec la politesse de modestie 謙譲語 (けんじょうご, kenjougo).
A / Utilisation de la forme en ます(masu)
りんご を 食たべる。 りんご を 食たべます。
Ringo wo taberu. Ringo wo tabemasu.
Dans les deux cas, cela signifie je mange une pomme, mais la deuxième phrase est polie, tandis que la première est neutre.
B/ Utilisation de です (desu)
Exemple : きれい (kirei) est neutre et きれい です (kirei desu) est poli (traduction possible : c’est joli).
3. L’écriture
La langue japonaise combine différents types d’écriture (hiragana, katakana, kanjis, romaji).
L’apprentissage de l’écriture demande de gros efforts.
La première étape est d’apprendre les deux syllabaires (hiragana et katakana) qui comprennent 46 signes de base chacun. L’ensemble des syllabaires (hiragana + katakana) est appelé kana.
Puis, il faut apprendre les kanjis, ce qui est un travail de longue haleine…
Il n’est pas obligatoire de connaître les kanjis pour écrire en japonais (chaque kanji a son équivalent en syllabaire), par contre, il faut en connaître un certain nombre pour lire le japonais car les mots ayant leur équivalent en kanji sont écrits à l’aide de ceux-ci.
Bonjour ,
Je suis un cours audio pour apprendre à parler le japonais. Je ne souhaite pas apprendre les katakana ni les kanji, c’est juste pour pouvoir échanger un peu quand j’y serai dans quelques mois.
Je m’aide de cours en ligne comme le votre en complément. Je me permets une petite question: pour la politesse je pense utiliser masu qui me semble correcte quand on ne connait pas les gens . Cependant faut-il l’utiliser aussi quand on parle de soi (comme dans l’exemple que vous donnez avec je mange une pomme). Utiliser masu /massen quand on parle de soi c’est donc plus poli et mieux? Ce n’est pas bien de parler de soi de manière neutre quand on parle à des gens que l’on ne connait pas?
Merci pour votre aide.
Bonjour Clotilde,
Pour parler avec des gens que l’on ne connait pas, c’est effectivement plus poli d’utiliser la forme masu/masen pour parler des autres mais aussi pour parler de soi.
La forme neutre est une forme familière. On l’utilise pour parler avec ses amis par exemple.
Bonne continuation dans votre apprentissage 🙂
Bonjour sensei je vous remercie infiniment pour vos explications cela m’aide beaucoup! Je repose sur vous pour la suite sensei !!!
Merci beaucoup pour votre gentil message Nina-chan ! Bonne continuation dans votre apprentissage .
Merci, ça m’a beaucoup aidée!
Mais j’ai pas compris la 2. (faut dire que c’est pas évident) ^^’
Bonjour Jana, merci pour votre message. Toutes ces notions ne sont pas faciles, ne vous découragez pas. Bon courage .
Je vous remercie, je viens de commencer le cours 1 et je me suis faite un cahier de cours !! Ça me donne envie. Mon travail repose sur vous sensei. ^^
C’est une très bonne idée le cahier de cours ! Bon courage pour votre apprentissage Michèle .